Après une convalescence éternelle
semblable au néant
inaugurer à nouveau la rue qui brille
inaugurer les voix , les portes, les salutations
la façon de marcher dans la rue
reprendre, un à un, des points de contact
se rappeler le poids, la vibration du corps
les couleurs
éprouver une souvenance
devant le virage ombragé de la chaussée
et la rumeur sécrète des arbres
et en haut la luminance, la froideur, la rondeur,
la lividité de la lune
qui répète sa présence insolite