Le kaléidoscope
I
Les papillons funèbres ont replié leurs ailes dans le vent
le kaléidoscope tournait
la mort au visage matinal
– s’est levée
les cloches ont brillé et les feuilles d’argent
ont peuplé des cieux nouveaux
la mort
au visage matinal, aux yeux de rêve
– suspendue en majesté
irradiait
II
les insectes
– aux figures abstraites
se lèvent
– légère vibration de l’air
le fourmillement des heures
multiplie les couleurs
III
l’objet
guide – nouvelle – clé
apparaît
le souvenir ne réside pas
dans un œil en extase
IV
le désert se déploie
je nage à travers les objets
éteints
silence sourd – étouffant
V
la nuit
– au visage de miroir
se montre derrière l’horizon
les ombres
s’appellent par leur nom
toutes les apparences se reflètent
en émergeant
de la racine obscure de leur être
VI
ombre et reflet
– en se mêlant
s’éteignent
VII
les cornes du taureau martyrisé
aiguillonnent le matin
la lumière terne fleurit
et dénude les choses
le kaléidoscope tourne
et tout à coup la beauté rayonne
les formes acérées resplendissent
elles sont là
elles restent là